
On a affaire ici à un transceiver décamétrique couvrant les bandes 80/40/20/15 et 10m (28,4 à 29,4 MHz), pour cette dernière partiellement. Il peut transmettre en SSB/CW. Il est entièrement transistorisé, de dimensions compactes (24 x 9 x 24 cm), de masse réduite, environ 3 kg, le refroidisseur du PA qui occupe la partie arrière de l’appareil est totalement apparent et présente quelques angles aigus. Il est naturellement alimenté en 12V continu, Atlas vendait une console d’accueil composée d’une alimentation secteur (non régulée pour la partie puissance) et d’un ensemble HP et connectique. La consommation est très raisonnable puisqu’elle ne dépasse pas 500 mA en réception et 16 A en émission.
Sur le synoptique, on peut examiner l’architecture de cet appareil. Partant de l’antenne, le signal traverse un premier filtre passe-bas qui est également utilisé en émission, puis atteint les circuits passe-bande commutés. Il est routé vers le premier mélangeur qui voit en outre le signal d’oscillation locale pour produire une FI sur 5520 kHz. Le mélangeur est suivi d’un étage FI faible bruit équipé d’un 2N3866 et qui attaque le filtre à quartz en échelle à huit pôles. Ce dernier possède d’excellentes caractéristiques (facteur de forme entre –6 et –60 dB = 1,59), la publicité de l’époque faisait largement appel à cet argument pour vanter les mérites du 210X. Le signal est ensuite amplifié par un très classique MC1350P, décidément ce circuit issu de la télévision aura été utilisé par tous les constructeurs. Il est chargé par un circuit accordé en sortie, un deuxième enroulement permet d’injecter les signaux FI vers le deuxième mélangeur. Que ce soit le premier ou le second mélangeur, ces derniers sont équipés de banales 1N4148, ils sont réversibles et utilisés dans la chaîne émission. Le second voit donc en réception la FI sur 5520 kHz et l’oscillateur de porteuse, ce qui produit en sortie les signaux BF attendus. Ceux-ci sont amplifiés par un premier étage équipé d’un CA3086 qui excite lui même l’ampli de puissance. Comme on peut le constater, pas de composant exotique, aujourd’hui encore on peut facilement les acquérir.
Le CAG est tiré de la BF, ce n’est certainement pas la meilleure idée qu’aient eue W6KQI et ZL1AAX, ce choix est par ailleurs assez étonnant quand on voit avec quel soin la partie réception a été traitée.
Les oscillateurs de porteuses sont commutés pour les bandes latérales inférieure et supérieure. Un calibrateur 100 kHz, comme il était de coutume à cette époque est disponible et est injecté au niveau des filtres passe-bande
En émission, partant du microphone, on trouve un ampli micro (CA3086) qui attaque le premier mélangeur (déjà utilisé en réception) qui voit également l’oscillateur de porteuse (5520 ou 5523,3 kHz). Il en résulte de la DSB qui sera amenée au niveau suffisant par un 2N3866 (1ère FI en RX) avant de rejoindre le filtre à quartz 8 pôles. Le signal SSB est amplifié par le MC1350P qui faisait office de 2ème FI en réception avant de rejoindre le second mélangeur. Ce dernier mélange l’OL et le signal FI de manière à produire la SSB ou CW sur la fréquence voulue, le signal passe ensuite dans un filtre avant de parvenir à la chaîne d’amplification composée de trois transistors de moyenne puissance avant d’exciter le PA formé à partir de CTC CD2545. Le signal traverse le filtre passe bas pour parvenir à la sortie antenne. La commutation émission réception est réalisée par un relais très classique tandis que la commutation de l’OL et de l’oscillateur de porteuse est électronique et effectuée par des FET.

Le PA est pourvu d’une protection en cas de désadaptation forte, la tension réfléchie, prélevée sur le système de couplage est redressée puis doublée et filtrée et envoyée vers un transistor qui va réduire le gain du premier étage de puissance. L’appareil est également doté d’un ALC, le seuil en est réglable depuis la face avant.
Ce transceiver fait appel à une réalisation modulaire, les cartes sont enfichées verticalement dans des connecteurs d’excellente qualité dotés d’une pression de pincement assez importante. N’oublions pas que la vocation première du 210X est le mobile, il a été conçu en conséquence pour résister aux sollicitations mécaniques liées à l’usage. Quand on ouvre un 210X, on constate que la fabrication est soignée, l’ensemble donne une impression de robustesse, l’accessibilité aux modules comme sur tous les appareils utilisant cette configuration est forcément moyenne, il faut prévoir des extensions de connexion pour dépanner in situ. Cet appareil n’utilise pas de composants étranges et introuvables, son éventuel dépannage en est largement facilité. Côté arrière de l’appareil, on notera l’astucieux détrompeur d’alimentation puisque la masse se fait par une fiche banane mâle et les « plus » par des fiches du même type mais femelles. Il est bien spécifié les « plus », ceux-ci sont au nombre de deux, l’alimentation de la partie puissance étant séparée ce qui permet d’injecter ici une tension non régulée comme c’était le cas de l’alimentation portable vendue par Atlas. On trouve en outre les entrées ou sorties pour le manipulateur, le HP extérieur, le microphone, une SO239 pour l’antenne et deux supports 9 broches. L’un pour permettre la connexion d’un oscillateur extérieur permettant l’émission/réception sur des fréquences pilotées quartz, et l’autre, noté « Auxilary », fournissant très classiquement quelques tensions utiles (+Vcc, ALC, AF) et l’accès au relais de commutation émission/réception.
La documentation comme il était de coutume à l’époque a été conçue pour permettre à l’heureux propriétaire de se dépanner, elle est extrêmement bien faite, on s’y repère très vite.
Différentes options étaient disponibles, citons la console d’accueil (2200 CS AC) intégrant une alimentation secteur, un HP et divers accessoires, un boîtier oscillateur extérieur (Atlas 10X) permettant d’utiliser dix fréquences pilotées quartz, le MT1, un transformateur d’adaptation pour antenne mobile, le VOX VX5 à installer dans la console 220CS, et un compteur, le DD-6B permettant un affichage digital de la fréquence.
Un autre appareil identique en tous points, l’ATLAS 215X de distinguait du 210X par la suppression du 10 m au profit du 160 m.
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