Station d'émission-réception expérimentale           F6CRP   IN96KE        46°11'02" N  - 1°09'57" W

Dernière mise à jour le17/11/2003

 8AB Et tout commença comme cela

Le 28 novembre 1923 eut lieu un évènement historique qui modifia profondément la vision du monde de la radioélectricité. Le français Léon Deloy, indicatif 8AB et l'américain Fred Schnell, indicatif 1MO, établirent la première liaison bilatérale entre le vieux et le nouveau continent sur 100 mètres de longueur d'onde.
Cet exploit fut réalisé par deux amateurs, mettant en oeuvre des moyens d'amateurs, sur des fréquences délaissées par la science officielle, car jugées inaptes à la transmission longue distance, avec une persévérance et une foi inébranlables. Sans l'obstination et l'acharnement des amateurs qui appliquèrent le premier principe scientifique qui consiste à remettre en cause son savoir, l'exploitation des ondes courtes eût été bien plus tardive.
La nouvelle fit le tour du monde et des centaines d'amateurs rejoignirent ces fréquences magiques, les records tombaient tous les jours, l'expérimentation sur des fréquences de plus en plus élevées s'intensifiait, les Ondes Courtes devenaient adultes...
Léon Deloy, quant à lui fût fait Chevalier de la Légion d'Honneur en mars 1935 pour cet exploit. Laissons le maintenant raconter comment les choses se sont déroulées en cette année 1923.
  1ère liaison transatlantique en 1923
En mai 1923, j'eus l'occasion d'écouter des émissions faites par la Télégraphie Militaire à Paris sur 45 mètres de longueur d'onde. Je reçus ici sur une seule lampe ce poste qui devait "peut-être se faire entendre dans toute la France" avec une intensité telle, de nuit et de jour, que j'en fus vivement frappé.
En juin de la même année, j'entendis encore beaucoup plus fort des essais faits par le poste de poldhu, en Angleterre , sur 94 mètres de longueur d'onde.
Un peu plus tard, et bien que devant quitter Nice pour l'été trois jours après, je fis avec un montage hâtif quelques émissions sur 100 mètres de longueur d'onde; elles furent reçues très fortement à Orléans. Dès cet instant, j'étais décidé à essayer de franchir l'Atlantique sur ondes de cent mètres lors de mon retour en octobre.
Pendant l'été, je fis un rapide voyage en Amérique. On était là-bas à peu près aussi sceptique qu'ici sur les possibilités utilitaires des ondes courtes et un "spécialiste" de ces ondes me déclara sa conviction absolue qu'elles étaient incapables de franchir plus d'un millier de kilomètres. Dans le monde des amateurs, on était un peu plus optimiste et quelques amis décidèrent de tenter avec moi l'expérience. Rentré à Nice le 23 octobre, je me mis immédiatement en devoir de reconstruire mon poste pour travailler sur cent mètres de longueur d'onde. Je fis des essais préliminaires avec l'Angleterre d'où on me signala une réception extrêmement intense de mes signaux. Je décidai alors d'essayer sans plus tarder la communication avec l'Amérique; mon poste n'était encore qu'à moitié prêt et je ne pouvais guère employer plus de 500 watts. Je cablai à Schnell en lui annonçant que je l'appelllerais pendant une heure dans la nuit du 25 au 26 novembre. Dès ce premier essai, il reçut mon émission à la perfection. Le lendemain, je lui passai deux messages et le 28 , ayant monté également un émétteur pour 100 mètres de longueur d'onde, il put me répondre et nous causâmes toute la nuit avec un extrême facilité.
Un amateur anglais qui entendit cette première conversation transatlantique m'écrivit plus tard :<< C'était vraiment frappant de voir avec quelles facilité vous et votre correspondant conversiez tandis qu'au même moment les grands postes de téléphonie européens employant bien des fois plus de puissance faisaient des efforts désespérés et sans résultat pour entrer en communication les uns avec les autres.>>



Voici les pionniers qui furent les pères fondateurs de notre loisir, ces pages leur sont dédiées

Les pionniers de la radioélectricité


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